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journal d'une styliste butineuse et solidaire
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13 septembre 2010

L’art de la décoration textile en Afrique

quelques techniques et noms récurrents

Le bogolan :

bogolan_2

L’ancienne technique de la teinture à la boue se pratique sur le coton ; elle est caractéristique de l’important groupe Bambara d’Afrique occidentale. Un bain de mordançage, à base de feuilles et d’écorces, est d’abord effectué. Sur ce tissu séché, l’artiste dessine à la boue des motifs. Lorsque cette boue a totalement séché sur le drap, il est lavé et étendu au soleil, les motifs géométriques réapparaissant alors en noir. Pour enlever le fond jaunâtre, on traite le tissu dans une solution de soude caustique ou de savon noir.

La technique est minutieuse et la préparation, longue. Elle peut comporter plusieurs étapes de coloration, en partant de la couleur la plus claire du bain (beige jaunâtre) jusqu’à la plus foncée (noir) par application, séchage et lavages successifs.

Le batik :

batik

La technique du batik indonésien qui devait rencontrer un grand succès en Afrique fut rapportée de ce pays par les Européens. Amsterdam devint un grand centre de fabrication et de diffusion de ces textiles très prisés. Les Hollandais furent d’ailleurs indirectement responsables de leur introduction en Afrique. Le batik africain est confectionné à partir d'une pièce de coton blanc. Le maître « batikié » commence par dessiner à la main son modèle sur le tissu. Il appose ensuite au pinceau de la cire (dans certains pays on utilise aussi le miel) sur certaines parties qui ne devront pas être teintées : les « réserves » Il peut également utiliser des pochoirs, ou des tampons imprégnés de cire.

Le tissu est ensuite trempé dans une teinture, puis bouilli pour éliminer la cire fondue. L’opération peut être recommencée plusieurs fois pour créer autant de couleurs de plus en plus foncées.

Le wax, java ou fanti :

wax

selon la qualité du support, le nombre de couleurs et les soins apportés à la préparation, chaque variété porte un de ces trois noms

Le wax, d’origine hollandaise, est le plus beau et le plus estimé. Sa fabrication reprend la technique du batik, mais de façon mécanique voire industrielle. La réserve de cire est appliquée au moyen de deux rouleaux de cuivre sur lesquels sont gravés les motifs de base, puis l’étoffe est teinte à l’indigo. On utilise des planches pour imprimer directement les couleurs secondaires. Les motifs restent d’inspiration indonésienne, reprennent des symboles régionaux africains, ou bien des éléments du quotidien.

La teinture sur ligatures :le plangi

tie_and_dye

Les ligatures sont faites sur le tissu avec des petites ficelles ou des fibres de raphia. La teinture ne colorera pas ces endroits ligaturés, et peu les zones dans les plis qui conserveront leur couleur d'origine. La technique des ligatures donnent souvent des dessins centrés plutôt ronds (qu’on appelle souvent tie and dye), mais en variant les techniques de pliage du tissu avant teinture, on peut également obtenir des formes géométriques ou linéaire.

En Mauritanie (entre autre) on fait des ligatures et des nouages très petits, et c’est la disposition de ces nouages qui compose le dessin.

la teinture sur coutures : Tritik

tritik

les principes sont exactement les mêmes que pour le plangi, mais au lieu d’utiliser nouage et ligatures, la teinture est faite sur des tissus cousus. Les parties cousues, et les plis formés par celles-ci seront moins ou pas du tout imprégnés de couleur.

Les techniques du Plangi et du Tritik sont également utilisées au Japon, cet art très minutieux est appelé Shibori.

Ces techniques ont ceci de magique que le résultat n’en est jamais garanti et reste pour partie des surprises. Deux pliages exécutés de la même manière peuvent laisser passer plus ou moins le colorant.

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Commentaires
S
J'ai rarement lu un article aussi complet sur les batiks et autres tissus teints et j'en ai moi même vu faire en Afrique et au Sri Lanka. Une très belle synthèse. <br /> Bravo
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